5 facteurs clés de succès en 2025
En gestion de projet, quels sont les véritables facteurs de succès aujourd’hui? La réussite ne se limite plus aux trois critères classiques de budget, échéancier et portée. Au-delà de la livraison, les organisations cherchent un impact durable, des résultats alignés sur leur stratégie, capables de s’adapter dans un environnement qui évolue de plus en plus rapidement.
Selon le Project Management Institute, gérer un projet, c’est mobiliser les bons outils et compétences pour atteindre un objectif. Mais c’est aussi, de plus en plus, adopter une posture de conseiller stratégique dès le départ : comprendre le besoin réel, poser les bonnes questions et orienter les choix pour créer de la valeur.
Voyons maintenant 5 repères concrets pour évaluer vos projets avec plus de justesse et renforcer votre posture stratégique. Ces facteurs peuvent aussi enrichir vos pratiques, que vous soyez chef de projet, membre d’un comité de direction ou porteur de l’initiative.
1. Aligner la gestion de projet sur les priorités d’affaires
Le premier levier, souvent sous-estimé, consiste à s’assurer que le projet est réellement connecté aux objectifs stratégiques de l’entreprise. Ce n’est pas au gestionnaire de projet de porter seul cette responsabilité, mais bien à toute la structure de gouvernance, de la direction jusqu’à l’équipe de livraison. En effet, c’est en équipe que l’on s’assure qu’un projet sert une vision plus large.
Pourquoi l’alignement stratégique est crucial
L’alignement stratégique est essentiel. Il vous permet de vous assurer que les efforts investis reflètent les priorités de l’entreprise et maximisent les bénéfices. Vérifiez d'entrée de jeu que ce lien stratégique est solide.
C’est une étape déterminante pour éviter les projets déconnectés des bénéfices attendus. Il est facile de se laisser dévier des priorités stratégiques simplement parce qu’une solution nous est présentée ou que le financement est disponible. C’est en revenant à la base, soit l’alignement stratégique, que vos projets auront un réel impact sur l’entreprise et les bénéfices attendus.
En pratique, il est toujours préférable de documenter ce lien stratégique en amont. Et dès la genèse du projet, vous pouvez vous poser certaines questions. Ceci vous permettra d’ancrer l’effort du projet dans une logique de valeur.
Mais cet alignement ne se vérifie pas qu'une seule fois : réévaluez-le à chaque phase clé. Vous vous assurerez ainsi que le projet demeure en phase avec les objectifs stratégiques de l’entreprise.
Par où commencer?
Tout d’abord, il faut clarifier le besoin à combler ou la problématique à résoudre. Tous les projets ne visent pas nécessairement à générer de la valeur visible ou stratégique. En effet, certains sont imposés par des obligations réglementaires, techniques ou opérationnelles. C’est le cas, entre autres, lorsqu’il y a une nouvelle réglementation ou une mise à jour de serveur.
Demandez-vous d’abord :
- Quelle situation l’entreprise cherche-t-elle à améliorer?
- Quel est le besoin auquel l’entreprise fait face?
Puis, si le projet vise une amélioration mesurable, posez-vous ces questions :
- Quels sont les indicateurs de performance qui révéleront le niveau de réussite?
- Quelles cibles désirez-vous atteindre en tant qu’entreprise? Et est-ce que ces cibles sont réalistes?
2. Respecter le triangle classique de la gestion de projet et créer de la valeur ajoutée
Ce deuxième facteur repose sur un fondement bien connu, mais parfois appliqué de manière mécanique. Avant de viser des indicateurs plus avancés, il est essentiel de s'assurer que les fondations sont solides. Le triangle classique de la gestion de projet reste un repère central... à condition de ne pas l’appliquer mécaniquement.
Le triangle de base
Voici les trois éléments incontournables du triangle de base :
- Portée
- Coûts
- Échéancier
Ces paramètres restent essentiels, mais doivent aujourd’hui s’inscrire dans une vision élargie de la valeur. Respecter le triangle ne garantit pas de créer une valeur ajoutée. Une évaluation continue de l’alignement stratégique avec les objectifs permet d’ancrer le projet dans une logique de valeur durable. C’est pourquoi l’évaluation continue devrait faire partie des priorités dans votre gouvernance.
Le contexte et l'environnement de l'entreprise peuvent évoluer. Un projet en cours doit parfois être adapté à la suite d'un événement, d’un réalignement stratégique ou simplement parce que l’objectif de départ n’a pas été réévalué en cours de projet.
Intégrer la valeur et le ROI dès la planification
Il est important de relier les trois dimensions fondamentales du triangle à des mesures de performance et à des résultats quantifiables. Ceci vous permettra de mieux évaluer le retour sur investissement (ROI) du projet.
Pour y arriver, encore faut-il que la planification soit réaliste et alignée sur les paramètres du triangle classique : portée, coûts et échéancier. Un article récent de MIT Sloan Management Review mentionne que « presque la moitié des projets d’entreprise prennent du retard, et jusqu’à un tiers ne sont pas achevés du tout. » Dans bien des cas, c’est un calendrier trop ambitieux qui compromet les résultats dès le départ.
Anticiper et documenter les ajustements
En tant qu’entreprise, vous avez une double responsabilité. Vous devez planifier avec précision pour assurer une base solide. Mais vous devez aussi rester flexible et agile pour naviguer efficacement dans l’incertitude.
Lorsqu’un changement s’impose, il est crucial de :
- L’identifier rapidement
- Documenter clairement ses impacts
- Impliquer les parties prenantes dans la décision
Ce faisant, vous protégerez les résultats du projet sans sacrifier la qualité. Utilisez aussi les données de projets antérieurs pour calibrer les attentes. Le triangle classique est utile, mais il doit être alimenté par des données réelles, issues de leur contexte propre.
3. Une gouvernance vivante... avec une vraie gestion du changement
La gouvernance ne se limite pas à des comités et des chartes. Elle est vivante : elle guide les décisions au quotidien, soutient l’exécution et permet d’ajuster la trajectoire sans perdre de vue les objectifs.
Une structure de gouvernance claire
En gestion de projet, il est essentiel de gérer les risques de manière proactive et escalader efficacement les décisions critiques avant qu’elles ne deviennent urgentes. C’est là qu’une structure de gouvernance claire fait la différence.
Une bonne gouvernance permet :
- D’ajuster la trajectoire du projet sans perdre de vue les objectifs
- La répartition claire des responsabilités
- Une transparence continue dans les échanges
- Des mécanismes d’escalade fluides et bien définis
Les compétences interpersonnelles clés
Par ailleurs, les compétences interpersonnelles sont désormais reconnues comme des leviers essentiels pour faire face à la complexité des projets. Elles permettent de créer des équipes plus solides, plus résilientes et plus alignées.
Selon le Project Management Institute, les compétences suivantes sont devenues incontournables :
- Écoute active
- Communication claire
- Gestion des conflits
- Intelligence émotionnelle
- Empathie
- Négociation
- Résolution de problèmes
- Travail d’équipe
Ces compétences interpersonnelles aident à ne pas perdre de vue les objectifs en période d’incertitude, à soutenir les équipes et à instaurer une culture de collaboration durable.
Elles sont tout aussi essentielles que les compétences techniques. En effet, elles influencent directement la résolution des problèmes et la qualité des relations entre les acteurs du projet.
Une compétence en émergence : l’acumen commercial
En 2025, le Project Management Institute identifie une nouvelle compétence clé : l’acumen commercial.
Cette capacité permet aux gestionnaires de projet de :
- Comprendre comment l’entreprise crée de la valeur
- Relier leurs décisions aux objectifs d’affaires
- Agir en fonction des priorités stratégiques de l’entreprise
Avec cette compétence, le rôle du gestionnaire de projet évolue. Il devient un partenaire stratégique, et non plus seulement un responsable de livrables.
Pourquoi l'équipe de gestion du changement est essentielle
Chez plusieurs de nos clients, on constate que l’équipe de gestion du changement est souvent la première visée lorsqu’un ajustement budgétaire est nécessaire. Pourtant, cette équipe joue un rôle clé : elle accompagne les utilisateurs, facilite l’adhésion et augmente les chances que les nouvelles pratiques s’installent durablement.
La fragiliser, c’est risquer de compromettre l’appropriation du projet sur le terrain.
Pourquoi ne pas couper ici?
Parce que l’équipe de gestion du changement aide à :
- Soutenir les équipes quand le projet est perturbé
- Faciliter l’adhésion au changement grâce à des communications ciblées
- Accélérer l’appropriation, ce qui permet de générer des bénéfices plus rapidement
Bref, mieux les utilisateurs s’adaptent, plus vite le projet produit des résultats.
4. Casser les silos : construire une collaboration fluide entre équipes
La collaboration fluide entre les équipes est l’un des marqueurs les plus visibles de la maturité organisationnelle en gestion de projet. À l’inverse, les silos nuisent à la cohérence, ralentissent les résultats et freinent l’agilité. Un projet bien gouverné est aussi un projet agile : chacun connaît le rôle de l’autre et sait vers qui se tourner en cas de dépendance ou de blocage.
Le Project Management Institute souligne que les projets hybrides, c’est-à-dire ceux mêlant agilité et prédictivité, sont de plus en plus utilisés pour répondre à la complexité croissante des environnements. Cette approche exige une collaboration étroite entre les fonctions métiers et techniques. Une telle cohésion ne s’improvise pas: elle se construit.
Comités multi-projets : un levier concret
Pour sortir des silos et mieux synchroniser les efforts, certaines structures de pilotage peuvent jouer un rôle clé. La mise en place de comités multi-projets en est un bon exemple. Elle permet de structurer la coordination entre initiatives et de soutenir une vue d’ensemble cohérente.
Ces comités multi-projets permettent de :
- Faire circuler l’information de façon transversale
- Anticiper les conflits de priorités
- Aligner les efforts entre départements
- Éviter les pertes de cohérence dans les grands programmes
Vers un langage commun entre équipes
En plus de favoriser la synchronisation, ces mécanismes encouragent aussi la création d’un langage commun entre différents corps de métiers. Cet alignement contribue à maintenir le rythme, à réduire les frictions et à renforcer la co-responsabilité tout au long du projet.
5. Mesurer les vrais bénéfices d’un projet : au-delà de la livraison
Enfin, quantifier les bénéfices réels d’un projet ne se limite pas à vérifier qu’un livrable a été finalisé. Il faut aller plus loin : suivre l’atteinte des résultats concrets, ceux qui étaient attendus du point de vue de l’entreprise.
Mesurer l’impact au-delà du livrable
De plus en plus d’entreprises cherchent à faire évoluer leur bureau de projets (PMO) vers une logique de réalisation concrète de la valeur, plutôt que de se limiter à la livraison. Ce n’est qu’après la livraison qu’on peut vraiment juger de la valeur créée.
Après la livraison, posez-vous les bonnes questions :
- Le projet a-t-il réellement permis le changement souhaité ?
- L’impact attendu s’est-il matérialisé sur le terrain ?
Le rôle clé du porteur de bénéfices
Une bonne pratique est de nommer un porteur de bénéfices dans l’entreprise. Ce rôle-clé assure le suivi après la livraison, pour que les résultats soient réellement mesurés — et pas simplement supposés.
Cette posture transforme la gestion de projet en outil de pilotage stratégique. Elle crée aussi les conditions pour apprendre d’un projet à l’autre, enrichir les pratiques, et rendre visible l’apport concret des équipes.
5 questions à se poser pour réussir un projet en 2025
- Ce projet répond-il à un besoin stratégique clair?
- Ai-je défini des bénéfices mesurables à suivre après livraison?
- La gouvernance favorise-t-elle les ajustements rapides?
- Les bonnes personnes sont-elles affectées au projet?
- Ai-je bien le soutien et l’engagement de toutes les parties prenantes impliquées?
5 facteurs clés pour un succès durable en gestion de projet
En somme, la gestion de projet n’est plus une simple discipline d’exécution. Elle devient un levier stratégique, un cadre de gouvernance et une pratique orientée vers la valeur.
Ces cinq facteurs de succès peuvent enrichir vos pratiques de gestion de projet et vous aider à générer un impact durable. Mais ce ne sont pas des standards figés. Ce sont des leviers adaptables, à moduler selon la réalité de votre organisation.
Ces 5 repères peuvent vous aider à :
- Mieux arrimer vos projets à vos objectifs,
- Prendre de meilleures décisions dès l’amont,
- Structurer un cadre de collaboration plus solide entre équipes.
Ils favorisent l’émergence d’une culture projet plus mature, plus transversale, plus alignée sur la valeur.
Chaque projet devient alors une opportunité d’apprentissage et de transformation durable.
Et si c’était ça, le véritable succès?
Vous souhaitez renforcer l’impact stratégique de vos projets? Nos experts peuvent vous accompagner dès les premières étapes.