Dominic Telaro Directeur des ventes
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Il existe de nombreuses définitions de l’Industrie 5.0, mais celle proposée par la Commission européenne et reprise par Forbes (texte en anglais seulement) offre une description claire et concise, tout en apportant une perspective historique.  

Selon l’Union européenne, l’Industrie 5.0 « propose une vision de l’industrie qui va au-delà de la seule recherche d’efficacité et de productivité, en renforçant le rôle et la contribution de l’industrie à la société. Elle place le bien-être des travailleurs au cœur du processus de production et mobilise les nouvelles technologies pour favoriser une prospérité qui dépasse la simple création d’emplois et de croissance, tout en respectant les limites de production de la planète. » Elle complète l’approche de l’Industrie 4.0 en « mettant spécifiquement la recherche et l’innovation au service de la transition vers une industrie européenne durable, centrée sur l’humain et résiliente » (emphase dans le texte original). 

L’Industrie 4.0 par rapport à l’Industrie 5.0 dans le secteur manufacturier 

Alors que l’Industrie 4.0 met l’accent sur l’automatisation, l’analyse des données et la connectivité, l’Industrie 5.0 place l’humain et la durabilité au cœur des processus de fabrication, favorisant la collaboration entre les personnes et les machines. Cette évolution permet des lignes de production plus intelligentes et plus efficaces grâce aux technologies avancées, à la robotique collaborative et à une meilleure intégration de la chaîne d’approvisionnement.

Mettre les personnes et la planète, plutôt que le profit et la croissance, au centre même de la définition de l’industrie constitue une nouveauté. Jamais auparavant on n’avait observé un tel changement radical dans les objectifs fondamentaux du secteur. 

Tirer parti des leçons du passé pour adopter l’Industrie 5.0 

Même ceux qui adhèrent pleinement à cette définition peuvent émettre des réserves quant à son application généralisée, notamment pour les entreprises de toutes tailles.

L’Industrie 5.0 est une synthèse des versions précédentes, de l’Industrie 1.0 à 4.0, enrichie d’une approche centrée sur l’humain et la planète.

Pour beaucoup, cela évoque une époque où les entreprises familiales privées accordaient une grande importance au bien-être des employés. Les dirigeants considéraient leur personnel comme une famille élargie, prenant le temps de les connaître personnellement et de comprendre leurs aspirations. La réussite de l’entreprise reposait autant sur les produits et la technologie que sur l’engagement des employés, qui se sentaient souvent copropriétaires, même sans l’être officiellement.

Cette dynamique est plus difficile à instaurer dans les grandes entreprises cotées en bourse, mais elle reste réalisable. Des événements à petite échelle, organisés au sein des services, peuvent par exemple renforcer les liens entre les équipes et avec l’entreprise elle-même.

Sur le plan financier, même un investissement modeste peut avoir une incidence, que l’entreprise soit privée ou cotée en bourse. 

L’Industrie 5.0 repose sur les trois piliers (les 3 P) : personnes, planète, profit 

Dans un article publié dans la Harvard Business Review (en anglais seulement), John Elkington a introduit en 1994 le concept des 3 P, soit les personnes, la planète et le profit, comme un appel aux dirigeants d’entreprise à repenser le capitalisme à travers une grille de lecture durable, prenant en compte les impacts sociaux, environnementaux et économiques des entreprises. Avec le temps, cette notion a été réduite à un simple outil comptable, perdant de vue son objectif initial de transformation systémique. Aujourd’hui, dans le contexte de la révolution manufacturière de l’Industrie 5.0, son intention première refait surface, soutenant la transformation numérique des organisations.   

Que signifient réellement les 3 P ?

  • Personnes : Il s’agit des impacts positifs et négatifs qu’une organisation exerce sur ses parties prenantes les plus importantes. Cela inclut les employés, leurs familles, les clients, les fournisseurs, les communautés locales, ainsi que toute personne influencée par l’organisation ou ayant une influence sur elle.
  • Planète : Cela concerne les effets positifs et négatifs d’une organisation sur l’environnement naturel. Cela comprend la réduction de son empreinte carbone, la consommation de ressources naturelles, l’utilisation de matériaux toxiques, mais aussi des actions actives comme l’élimination des déchets, le reboisement ou la restauration des écosystèmes dégradés.
  • Profit : Il s’agit de l’impact économique, positif ou négatif, qu’une organisation génère à l’échelle locale, nationale ou internationale. Cela inclut la création d’emplois, l’innovation, le paiement des impôts, la création de richesse, ainsi que tout autre effet économique lié à ses activités. 

Aujourd’hui, les fabricants disposent de technologies adaptables et résilientes. L’intelligence artificielle continuera de jouer un rôle clé dans l’adoption de stratégies robustes, en identifiant les zones à risque et en générant divers modèles à tester et à appliquer. Toutefois, le rôle des analystes d’affaires devra peut-être évoluer pour s’inscrire dans une nouvelle équation, où l’accent traditionnel mis sur la marge, la rentabilité et la création de richesse pour l’entreprise et les investisseurs s’élargit pour placer les personnes et la planète au cœur des priorités. Comme le rappelle Forbes (en anglais seulement) dans un article consacré aux 3 P, ce concept invite les dirigeants à repenser le capitalisme à travers une approche durable, qui prend en compte les impacts sociaux, environnementaux et économiques de l’entreprise. 

Si la notion de durabilité a parfois suscité confusion et désaccord quant à son application, elle peut néanmoins générer des bénéfices concrets. En réduisant le gaspillage et la consommation d’énergies non renouvelables, les entreprises peuvent abaisser leurs coûts. La mise en place de chaînes d’approvisionnement et de conceptions de produits durables peut également accroître la rentabilité. Enfin, l’adoption de pratiques de responsabilité sociale renforce l’image de marque et la fidélité des clients.

Bien que la mise en œuvre de mesures de durabilité puisse représenter un coût initial, il est important de garder à l’esprit que : 

  • Les stratégies n’ont pas besoin d’être déployées toutes en même temps. Il est préférable de les prioriser en fonction de votre situation.
  • Toutes les stratégies ne sont pas coûteuses : choisissez celles qui correspondent le mieux à votre entreprise.
  • Les retombées peuvent être significatives. 

Stratégies de fabrication durable : piliers clés de l’Industrie 5.0 

Le magazine Manufacturing Today (article en anglais seulement) affirme que « la durabilité environnementale est devenue une pierre angulaire des pratiques commerciales responsables, et le concept de fabrication durable s’impose comme un pilier du progrès et de l’innovation. »

La publication spécialisée met en lumière sept stratégies de fabrication durable visant à clarifier ce concept et les moyens de le concrétiser : 

  1. Utilisation d’énergies renouvelables
  2. Réduction des déchets et initiatives de recyclage
  3. Chaînes d’approvisionnement durables
  4. Efficacité énergétique et conservation
  5. Conception de produits durables
  6. Responsabilité sociétale des entreprises (RSE)
  7. Innovation en matière de durabilité 

L’amélioration de la durabilité peut prendre diverses formes, allant de la réduction des déchets dans les processus de fabrication à la modernisation des équipements pour réduire la consommation d’énergie. Des études indiquent que le transfert des charges de travail vers le nuage public permettrait de réduire les émissions en optimisant le stockage et le traitement des données. De son côté, Gartner (article en anglais seulement) prévoit que la durabilité logicielle deviendra bientôt une priorité au même titre que la consommation de matériaux et d’énergie directe dans les initiatives de durabilité. Téléchargez gratuitement le Rapport et analyse 2025 sur le secteur manufacturier d’Alithya (article en anglais seulement) pour en savoir plus sur la manière dont les fabricants réagissent à cette tendance et à d’autres évolutions du secteur. 

Mettre en œuvre l’Industrie 5.0 : allier technologie et approche centrée sur l’humain 

Certaines entreprises manufacturières pourraient devoir parcourir un long chemin avant de mettre pleinement en œuvre les concepts de l’Industrie 5.0, mais les bénéfices obtenus en vaudront l’effort. Les entreprises privées, plus petites, agiles et moins contraintes, pourraient être les premières à adopter pleinement cette nouvelle ère, tandis que les grandes entreprises cotées en bourse pourraient faire face à un processus plus complexe et prolongé. Dans certains cas, la mise en œuvre complète pourrait être indéfiniment reportée, les analystes de marché s’interrogeant sur la possibilité de générer croissance et marges malgré les coûts supplémentaires liés à l’Industrie 5.0. 

Pour toutes les entreprises, les 3 P demeurent une priorité essentielle, bien que leur importance relative puisse varier. À ce stade, tous les fabricants devraient s’efforcer de finaliser leur transition vers l’Industrie 4.0, en intégrant l’intelligence artificielle, les mégadonnées et l’analytique, l’Internet des objets (IoT) et la fabrication additive. Ces avancées constituent une base solide pour intégrer les éléments manquants nécessaires à l’Industrie 5.0.

Les avancées technologiques intégrées à l’Industrie 4.0 peuvent être mises à profit pour répondre aux 3 P et aux principes fondamentaux de l’Industrie 5.0 :

  • approche centrée sur l’humain
  • durabilité
  • résilience 

L’un des bénéfices les plus précieux pourrait être le renforcement du lien de loyauté entre employeurs et employés, un lien que l’Industrie 5.0 pourrait raviver. La technologie doit être perçue comme un levier pour valoriser vos équipes et renforcer leurs compétences, et non pour les remplacer.

Appuyez-vous sur des technologies éprouvées pour développer les compétences, l’efficacité et la productivité de vos collaborateurs. Cela contribuera de manière significative à l’atteinte de vos objectifs, y compris ceux définis par l’Industrie 5.0. 

Alithya : votre partenaire de confiance pour la transformation vers l’Industrie 5.0 

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  • Planification des ressources de l’entreprise (ERP)
  • Gestion de la relation client (CRM)
  • Gestion de la performance d’entreprise (EPM)
  • Gestion de la chaîne d’approvisionnement (SCM)
  • Gestion du capital humain (HCM) 

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